Ibn Hazm, « le philosophe de Courdoue » (991-1063) fut l'un des plus brillants esprits de l'Espagne musulmane (Andalousie). Théologien, juriste, polémiste, etc. Paradoxalement il est passé à la postérité essentiellement grâce à ce livre « Tawq al-hamâma ». Sans doute l'oeuvre la plus originale en son genre de toute la littérature arabe. Il s'agit d'un véritable traité de l'amour décrivant ses causes problématiques son apparence et son essence. Trente chapitres y sont consacrés dépeignant la nature de l'amour, les personnes qui tombent amoureuses en rêve, celles qui s'éprennent sur simple description, celles qu'enflamme un seul regard, celles qui n'aiment qu'à la longue, les allusions par la parole, le langage des yeux, l'échange de correspondances, le messager, la garde du secret, sa divulgation, la soumission, l'insoumission, le censeur, l'ami secourable, le guetteur, le délateur, l'union, l'évitement, la consommation, l'oubli, la mort, pour terminer sur la laideur du péché et les mérites de la continence. Quelques siècles plus tard cet ouvrage n'a rien perdu de sa fraîcheur.